John Holt, ou John Caldwell Holt son nom complet, était un enseignant puis un écrivain américain. Né à New York en 1923, il fit de brillantes études à l’Université de Yale dont il sortit avec son diplôme en 1943. Par la suite, il se consacra à l’enseignement avant de devenir un inconditionnel de l’école-maison et un des pionniers dans la défense des droits de l’enfant.

Après ses études, John Holt servit dans l’armée pendant plusieurs années, puis il enseigna dans des écoles publiques. Très rapidement, il porta un regard très critique sur ses études dont il trouvait les apprentissages insignifiants en regard avec ceux faits à l’extérieur d’une salle de classe. Une fois enseignant, et après des années d’observation pendant lesquelles il consigna des notes qui lui serviront de base à beaucoup de ses livres, il devint critique vis-à-vis de l’éducation publique. Il commença à explorer des solutions différentes de celles habituellement utilisées par l’école de type traditionnel. Il pensait encore, à ce moment-là, pouvoir faire évoluer le système public grâce à des réformes et il se fit le porte-parole des méthodes alternatives. Mais dans les années 70, son optimisme de voir les choses évoluer le quitta et il devint beaucoup plus radical, défendant l’école-maison en général. Il fonda alors le premier magazine américain sur l’école-maison Growing Without Schooling (Grandir sans scolarité) (1977-2001) et chercha à rassembler des groupes de diverses convictions faisant l’école-maison. Dès le début des années 80 et jusqu’à la fin de sa vie, il s’inscrivit comme un défenseur du unschooling ou des apprentissages autonomes. Ses convictions profondes le poussèrent à établir les fondements de la législation américaine au sujet de l’école-maison. Il est apparu également dans des procès et autres évènements aux États-Unis, toujours dans l’optique de faire avancer la cause de l’école-maison.

Dans ses trois premiers livres qui posent les principes de base de sa philosophie, John Holt explique que l’école détruit la curiosité innée des enfants et la remplace par le besoin de plaire à un enseignant. Il pointe du doigt la peur, la source de l’échec à l’école, exacerbée par le fait que les enfants sont contraints d’étudier des matières pour lesquelles ils n’ont pas ou peu d’intérêts. Enfin, il insiste sur la nécessité de permettre à un enfant d’échapper à ce qu’il nomme l’« enfance-institution ». Il défend certains principes qui, selon lui, devraient évoluer : il nomme le droit de vote, le droit au travail ou à la propriété, le choix du tuteur légal ou le droit pour l’enfant de maîtriser son propre apprentissage.

Car, selon John Holt, apprendre pour un enfant est aussi naturel que respirer. Ce qui pose problème, c’est d’interférer dans ce processus naturel en le régulant, l’imposant ou le contrôlant. Si on donnait aux enfants la liberté de suivre leurs propres intérêts et qu’on leur proposait un environnement riche et stimulant, incluant des ressources de qualité, ils apprendraient à leur propre rythme, quand ils seraient prêts à apprendre et ce qu’ils seraient prêts à apprendre. Il n’y aurait donc nul besoin de forcer un enfant dans ce processus, simplement à alimenter sa curiosité et sa réflexion.

C’est ainsi que John Holt voit un contraste sévère entre l’enseignement informel reçu en école-maison et celui obligatoire imposé dans une école. L’école-maison offre l’avantage de l’intimité, de la liberté temporelle et de la capacité d’adaptation aux besoins particuliers de l’enfant, donc à ses envies, à ses états d’âme aussi. Elle permet également de ralentir ou d’accélérer toujours selon l’enfant. Tout est facile et possible. La maison offre, selon John Holt, le cadre de prédilection pour ce que nous appelons l’exploration, l’apprentissage ou encore l’éducation. Certaines familles, lorsqu’elles se lancent dans l’aventure, pourraient choisir un cheminement plus conventionnel surtout si celui-ci permet de procurer un sentiment de sécurité quant à son cheminement. Ensuite, elles pourraient effectuer certains changements toujours dans cette optique de suivre l’intérêt de l’enfant, car l’école-maison ne devrait pas être une réplique de l’école. Les activités de l’enfant peuvent tout aussi bien s’adapter à de nombreux facteurs, par exemple le moyen de subsistance de la famille, qu’il s’agisse d’une petite entreprise, d’une ferme, d’une production artisanale, etc. L’enfant prendra part à ses activités tout à fait naturellement et en retirera un enseignement.

Quelle que soit la famille, l’enfant apprend tout aussi naturellement qu’il respire. Le cheminement de l’enfant devrait simplement suivre l’évolution de ses intérêts et de ses envies. Le rôle de la famille devrait être celui d’accompagner en fournissant à l’enfant les supports nécessaires afin d’alimenter sa curiosité et sa réflexion. John Holt a écrit de nombreux ouvrages sur l’école-maison, le mode d’apprentissage des enfants ou encore les dommages que peut engendrer le système scolaire : des sujets de réflexion importants pour tout parent s’intéressant à l’école-maison.

Quelques titres en français :

HOLT, John. Les apprentissages autonomes, Comment les enfants s’instruisent sans enseignement, Éditions l’Instant présent, 2014.

HOLT, John. Apprendre sans école, Éditions l’Instant présent, 2012.

HOLT, John. S’évader de l’enfance, les besoins et les droits des enfants, Éditions l’Instant
présent, 2015.

Quelques titres en anglais :

Holt, John. Learning all the time. Da Capo Lifelong Books, 1990.

Holt, John. Instead of Education: Ways to Help People do things better. Sentient Publications, 2003.

Holt, John. How Children learn. Da Capo Press, 1995.

Holt, John. How Children fail. Da Capo Press, 1995.

Holt, John. Freedom and Beyond.  HoltGWS LLC, 2017.

Holt, John. Teach your own: A hopeful path for education, Da Capo Press, 2003.

Holt, John. Escape from Childhood: The needs and rights of children. HoltGWS LLC, 2013.

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