
La mission de l’Institut Fraser vise l’amélioration de « la qualité de vie des Canadiens et des générations à venir en étudiant, en mesurant et en diffusant largement les effets des politiques gouvernementales, de l’entrepreneuriat et des choix sur leur bien-être »1.
À partir d’analyses rigoureuses, transparentes et dûment contrôlées, cet institut indépendant2 dont le siège social est situé à Vancouver produit depuis plus de 40 ans des rapports et articles décrivant l’incidence de différentes politiques gouvernementales sur les Canadiens.
Bien qu’aucun article sur l’école-maison ne soit encore disponible sur le site Internet en français, on enregistre une augmentation très significative du nombre d’articles et de rapports disponibles en anglais sur ce sujet. Nous vous en proposons un condensé; il dresse un portrait de la situation de l’école-maison au Canada.
L’école-maison en expansion constante.
Que l’Institut Fraser analyse des données au sujet de l’école-maison démontre déjà en soi la réelle ascension du mouvement en Amérique du Nord. Effectivement, selon l’Institut Fraser, l’école-maison connaît un intérêt croissant aisément mesurable grâce à différents facteurs : la quantité de recherches consacrées à ce mode d’éducation, les règlements adoptés et bien sûr le nombre de familles faisant ce choix.
Au cours de la période de 2000 à 2015, les écoles publiques ont enregistré un déclin des inscriptions au profit des écoles privées et de l’école-maison. Dans ce dernier cas, l’élan reste modeste puisque, selon les sources officielles, seulement 26 646 enfants recevaient leur éducation en famille pour l’année 2014-2015. Toutefois, ce total représente, par rapport à la dernière année de référence, soit 2007-2008, une augmentation de plus de 36 % qui se répartit sur neuf des dix provinces (la Colombie-Britannique étant la seule province à avoir enregistré une baisse). Quantitativement, l’Alberta compte le plus grand nombre d’enfants faisant l’école-maison (presque 10 000), suivie de l’Ontario (environ 6 500). Toutefois, si l’on considère la proportion, le Manitoba domine et surtout il compte un accroissement de 140 % des enfants faisant l’école-maison sur la même période de référence.
Des styles différents…
Les styles d’école-maison sont très variables au Canada et se sont considérablement élargis depuis les années 80.
Certains parents optent pour une formule très structurée alors que d’autres adoptent une formule plus libre. De façon générale, le style éclectique domine et il peut inclure des cours à distance, en personne, dans des coopératives école-maison, des groupes ou autres.
…pour des raisons différentes
De la même façon que les styles d’école-maison, les raisons qui conduisent les parents à ce choix se sont également diversifiées. Lorsque le mouvement de l’école-maison a gagné en popularité dans les années 1980, les motivations étaient presque exclusivement d’ordre pédagogique ou religieux. Ce n’est plus le cas aujourd’hui : les parents peuvent aussi choisir l’école-maison simplement parce que c’est possible ou plus pratique. Elle offre une grande souplesse, en particulier lorsque les parents travaillent de la maison, les familles voyagent régulièrement, les enfants pratiquent un sport ou un art intensément ou encore lorsqu’ils ont des besoins particuliers.
L’avancée technologique, la facilité de connexion et les multiples possibilités éducatives auraient également une influence positive sur le choix parental.
De meilleurs résultats scolaires…
Certaines recherches tendent à démontrer qu’en moyenne, les résultats aux tests des enfants faisant l’école-maison sont meilleurs que pour des enfants scolarisés. Une étude américaine, analysée par l’Institut Fraser, menée sur un échantillon de 11 739 enfants faisant l’école-maison, révèle que les résultats moyens en percentiles s’établissaient à 84 en langues et mathématiques et 89 en lecture. Des constatations assez semblables ont été faites en calcul pour des élèves de niveau postsecondaire : ceux ayant fait l’école-maison obtenaient des résultats nettement supérieurs à ceux de leurs pairs. Toujours aux États-Unis, les enfants ayant fait l’école-maison atteignent généralement un niveau d’éducation supérieur aux autres. Au Canada, ces mêmes enfants seraient plus susceptibles d’obtenir un diplôme professionnel ou un doctorat et de décrocher un emploi de cadre ou de gestionnaire.
L’école-maison tendrait également à réduire l’impact souvent négatif des facteurs socio-économiques; les enfants issus de milieux répondant à ces critères obtiennent de meilleurs résultats s’ils font l’école-maison que ceux qui sont scolarisés dans un établissement public.
Il est à noter que la possession d’un diplôme en enseignement par l’un ou les deux parents n’engendre pas de résultats significativement différents sur le niveau atteint par les enfants. En revanche, les enfants dont les parents ont eux-mêmes un diplôme universitaire réussissent mieux les évaluations que les autres.
…et sociaux
Si le problème de la socialisation est fréquemment évoqué pour les enfants éduqués à la maison, les études tendent toutefois à démontrer que, contrairement aux idées reçues, ces enfants performent très bien dans cette sphère de leur vie : ils participent en moyenne à huit activités régulières en dehors de la maison, ils regardent moins la télévision que leurs pairs et lorsqu’on les observe durant leurs jeux libres, ils affichent moins de problématiques que les enfants fréquentant l’école publique.
Une règlementation hétérogène.
Au Canada, l’école-maison est légale dans les dix provinces, mais les exigences sont variables, allant de faibles (Ontario) à élevées (Alberta, Saskatchewan et Québec). L’institut Fraser confirme d’ailleurs un renforcement de la règlementation pour au moins cinq provinces sur la période analysée qui s’étend jusqu’en 2015.
Si la majorité des provinces exigent d’être informées par les parents de leur choix de faire l’école-maison, seules quatre provinces n’exigent pas un rapport de progression ou un plan d’éducation (ou les deux) pour les enfants.
Sur le plan financier, trois provinces octroient une aide aux parents : l’Alberta et certains districts scolaires de la Saskatchewan offrent un financement direct aux parents et la Colombie-Britannique offre, quant à elle, un montant modeste en guise de soutien.
Un futur florissant?
Selon l’Institut Fraser, encore aujourd’hui l’école-maison n’est pas bien comprise. Pourtant, elle représente un attrait croissant pour les parents. Tous les acteurs du domaine de l’éducation doivent également tenir compte de l’avancée de la recherche sur les bénéfices divers de l’école-maison. Si l’Institut Fraser met en évidence les millions de dollars économisés par les contribuables canadiens (environ 256 millions de dollars pour l’année 2011-20123) grâce aux familles faisant l’école-maison à leurs enfants, il souligne également chez les adultes ayant fait l’école-maison, un niveau nettement plus élevé de satisfaction dans la vie que la moyenne.
Ces conclusions se révèlent très positives et pourraient en convaincre certains. D’autant plus que l’école-maison n’a probablement pas fini de révéler tous ses bienfaits…
Sources :
– Homeschooling in Canada continues to grow, Deani Van Pelt, 15 août 2017, https://www.fraserinstitute.org/blogs/homeschooling-in-canada-continues-to-grow
– Home Schooling in Canada: The Current Picture, Deani Van Pelt, 16 juin 2015
https://www.fraserinstitute.org/research/home-schooling-canada-current-picture%E2%80%942015
– Home Schooling: From the Extreme to the Mainstream, 2nd Edition, Claudia Hapeburn, Patrick Basham, John Merrifield, 4 octobre 2007
https://www.fraserinstitute.org/sites/default/files/Homeschooling2007.pdf
– Home Schooling: From the Extreme to the Mainstream, Patrick Basham, 9 octobre 2001
https://www.fraserinstitute.org/sites/default/files/HomeSchooling.pdf
– Home-schooling on the rise in Canada, Deani Van Pelt, 20 juin 2015
https://www.fraserinstitute.org/article/home-schooling-rise-canada
[2] L’Institut Fraser n’accepte aucun financement public ou contrat de recherche.
[3] « En se basant sur les inscriptions officielles et des calculs prudents »Home Schooling in Canada: The Current Picture, Deani Van Pelt, 2015 https://www.fraserinstitute.org/research/home-schooling-canada-current-picture%E2%80%942015
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