
Sir Ken Robinson est un écrivain, chercheur, conférencier et conseiller. Né en 1950 à Liverpool, en Angleterre, dans une famille ouvrière comptant sept enfants, il étudia, enseigna l’art puis travailla sur différents projets mettant en avant le développement créatif. Récipiendaire de nombreux prix et titres honorifiques, il s’impose aujourd’hui comm
Bbb ..e un des experts de l’éducation, notamment depuis sa conférence TED « L’École tue-t-elle la créativité? » (Do schools kill creativity?) en 2006, qui compte à ce jour plus 52 millions de vues. Il y propose une vision du système éducatif axée sur le « développement de la créativité et de l’innovation ».
À 4 ans, Sir Robinson contracta la poliomyélite et dans ces années-là, en Angleterre, les enfants atteints de cette maladie fréquentaient des établissements spécialisés. Par la suite, il étudia l’anglais et le théâtre à l’Université de Leeds et se consacra à l’impact du théâtre dans l’éducation alors qu’il étudiait à l’Université de Londres. Cette formation le conduisit à enseigner les arts dans différentes écoles et universités, dont l’Université anglaise de Warwick. Son cheminement tant personnel qu’académique a probablement eu un impact considérable sur sa vision de l’éducation : une vision qui fait souvent référence à l’art et à la créativité.
En matière d’éducation, Sir Ken Robinson suggère un changement radical dans les écoles. « L’éducation n’a plus besoin d’une évolution, mais d’une révolution » explique-t-il, car réformer est inefficace dans la mesure où cela permet simplement d’améliorer un système qui a déjà démontré ses limites.
Ainsi, il pense que le système actuel propose un enseignement qui écarte les élèves de leurs talents naturels; ces personnes vivent alors leur vie sans même réaliser qu’elles en ont un et certaines pensent même qu’elles n’en ont tout simplement aucun. Or, le système éducatif devrait permettre à tout un chacun de réaliser son plein potentiel.
Également, le système éducatif devrait refléter la diversité et la créativité des êtres humains et non pas se fonder sur la conformité et la compétition. Sir Robinson compare ce système à un abattoir, dans lequel le processus est mécanisé et fonctionnel : à l’école, de la même façon, les enfants sont classés par groupe d’âge, étudient un programme similaire avant de retranscrire leurs connaissances lors des examens, explique-t-il. Dans ce processus, les professeurs sont donc encouragés à suivre une routine plutôt que de stimuler l’imagination et la créativité. Et il insiste sur la limitation de cette vision, car elle correspond aux besoins éducatifs d’une minorité d’êtres humains alors que chaque enfant est unique. Pour Sir Ken Robinson, le système devrait abandonner son fonctionnement linéaire pour adopter un mode organique, comme l’est la vie.
Dès lors, le système éducatif devrait proposer des activités en fonction de l’intérêt des enfants et se baser sur la créativité et les divers types d’intelligence pour permettre à chaque enfant de s’épanouir.
Il fait d’ailleurs remarquer que les écoles plus créatives obtiennent une meilleure réussite avec moins d’abandons, une motivation et un taux de réussite supérieurs aux examens, une meilleure satisfaction des élèves, des parents et du corps enseignant.
Sir Robinson souligne que partout dans le monde les matières enseignées sont sensiblement identiques et qu’elles se voient accorder un classement, partout similaire, avec en haut de l’échelle les mathématiques et en bas les arts. Et encore, au sein même des arts une nouvelle distinction s’opère : la musique s’ennoblit face à la danse ou à l’art dramatique. Ainsi, nulle part sur la planète, selon Sir Ken Robinson, la danse n’est enseignée au même titre que les mathématiques. Les enfants sont donc condamnés à grandir avec l’idée selon laquelle les matières importantes correspondent aux principaux sujets d’étude – purement intellectuels – et que sans ceux-ci il sera difficile, voire impossible, de réussir sa vie. Et pourtant, ces matières « importantes » qui mènent à des formations universitaires sont sanctionnées par des diplômes universitaires dont la valeur est bien inférieure à ce qu’elle fut. Par le passé, un tel diplôme garantissait l’obtention d’un travail. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas : cette inflation est la preuve de l’inadéquation de la structure, selon le chercheur.
Mais pour Sir Ken Robinson, le problème essentiel réside dans le fait que ces matières, souvent jugées « inutiles », sont celles qui favorisent le plus la créativité des enfants, l’un des plus importants aspects de l’intelligence.
Les points cités précédemment sont ceux sur lesquels le chercheur s’appuie lorsqu’il affirme que l’école doit se transformer. Il admet, toutefois, la difficulté de l’entreprise qui passe, en premier lieu, par le désir de rompre avec les idées reçues; celles inculquées depuis plusieurs générations.
Pour lui, la preuve a été faite de l’extraordinaire créativité de l’être humain et des incroyables capacités dont les enfants disposent. Premièrement, les enfants aiment apprendre et ils le font naturellement en satisfaisant leur curiosité. Ils écoutent, observent, découvrent, s’émerveillent et c’est ainsi qu’ils apprennent. Deuxièmement, les enfants sont naturellement incroyablement créatifs. Ces deux points devraient servir de base à tout système éducatif.
Selon Sir Robinson, en éducation la créativité est aussi importante que la littéracie : elle devrait avoir le même statut dans nos systèmes d’éducatifs. Ce n’est certes pas le cas pour le moment. Au contraire, l’auteur explique que le système éducatif actuel s’emploie à éteindre toute créativité chez l’enfant. Il étaye son propos en donnant l’exemple des erreurs. Dans notre système se tromper ou avoir tort est considéré comme une erreur à ne surtout pas commettre, alors que se tromper est, en soit, extrêmement productif. En quoi est-ce utile? Selon Sir Ken Robinson, se tromper c’est déjà être créatif. Souvent, un enfant qui ne sait pas va inventer une solution, va tenter par lui-même de répondre, il essaye, il crée. Ainsi, la créativité reposerait essentiellement sur la capacité à pouvoir se tromper, capacité qui serait, d’après Sir Ken Robinson, perdue au cours de son parcours vers l’âge adulte.
Il ajoute que les enfants sont éduqués en dehors de la créativité et que leurs talents sont ignorés dans le système éducatif. Également, sur une base quotidienne, les enfants ont aujourd’hui peu de temps pour eux ce qui ne leur permet pas de jouer librement et cause, selon le chercheur, des tensions et de l’hyperactivité chez les enfants qui ne découvrent plus par eux-mêmes.
Sir Robinson insiste sur l’importance capitale de la passion et du talent, car découvrir ce qu’il appelle « l’Élément, le point de convergence entre notre passion et notre talent naturel » serait primordial à l’épanouissement et pourrait totalement changer le cours d’une vie. Le rôle du système éducatif serait donc de soutenir l’enfant et le jeune adulte dans la découverte de son « élément » et que son éducation soit individualisée afin qu’il s’épanouisse.
Aujourd’hui, Sir Ken Robinson se consacre notamment à la recherche. Il pense que nous traversons « un temps de révolution », que nous devons entamer une réflexion sur nous-mêmes et nos institutions, afin que chaque personne puisse s’épanouir. Il cherche les conditions qui permettraient cet épanouissement. Il pense qu’un mode d’apprentissage personnalisé permettrait de créer de meilleures conditions au développement des talents naturels des enfants, donc à leur épanouissement, et tout ceci en prenant en compte les intelligences multiples et en cultivant la créativité.
Livres :
Ken Robinson, L’Élément : Quand trouver sa voie peut tout changer!, Édition Play Bac, 2013, 326 pages.
Ken Robinson, Trouver son élément : Comment découvrir ses talents et ses passions pour transformer sa vie?, Édition Play Bac, 2015, 336 pages.
Ken Robinson, Changez l’école! La révolution qui va transformer l’éducation, Édition Play Bac, 2017, 464 pages.
Ressources (anglais):
TED Talks: https://www.ted.com/talks/ken_robinson_says_schools_kill_creativity?language=en
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